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Thèse présentée et soutenue par Véronique Lucas à Angers, le 29 juin 2018. Université Bretagne Loire
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En France depuis 2013, des initiatives collectives d’agriculteurs sont soutenues par des politiques publiques visant à développer l’agroécologie, dont la définition inclut l’enjeu d’autonomisation des exploitations. Alors que l’agriculture est traversée par des processus d’individualisation et de déterritorialisation, le législateur a fait le pari que l’organisation collective des agriculteurs au niveau local pouvait favoriser leur autonomisation et leur engagement dans la transition agroécologique. La thèse éclaire ce paradoxe par l’analyse d’expériences d’agriculteurs organisés en Coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA). Ceux-ci développent des pratiques que l’on peut qualifier d’agroécologiques afin de gagner en autonomie, en particulier vis-à-vis des marchés marqués par plus de volatilité des cours. Pour cela, ils reconfigurent leurs modes de coopération de proximité, dont l’organisation de leur CUMA. Les résultats montrent qu’ils arrivent à mettre à distance des ressources et opérateurs marchands externes, grâce à une interdépendance accrue entre pairs, qu’ils acceptent parce qu’elle leur fournit des appuis pour mieux maîtriser leur contexte d’activité. Mais ils manquent de ressources adéquates de la part des autres opérateurs du secteur agricole et alimentaire pour limiter des dépendances restantes. De même, tous les agriculteurs ne bénéficient pas également de ces coopérations approfondies, qui nécessitent des conditions appropriées. Cette thèse précise ces conditions nécessaires pour que la recherche d’autonomie et la coopération de proximité favorisent des processus de transition agroécologique de la part d’une plus large diversité d’agriculteurs.