L’engagement coopératif : une voie vers la stabilité et l’efficience pour les petits viticulteurs

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Dans un contexte où la taille des exploitations viticoles joue un rôle crucial dans la rentabilité et la gestion du temps, les petites exploitations se tournent de plus en plus vers les coopératives.

Marc LAGARDE

Viticulteur

Marc Lagarde, viticulteur en Nouvelle-Aquitaine depuis 2020, cépage 100 % merlot, Bordeaux supérieur, Lussac Saint-Émilion sur cinq hectares, marié et père de deux enfants, titulaire d’un master Management des stratégies commerciales, qui a choisi d’intégrer une cave coopérative pour bénéficier d’un modèle de soutien collectif adapté à sa situation.

Un modèle coopératif : stabilité et gain de temps

Face aux défis d’une petite exploitation, rejoindre une coopérative offre des avantages indéniables. Marc Lagarde explique : « Mon exploitation est de petite taille, et j’ai un statut de cotisant solidaire. La cave est apparue comme une solution logique. Ce fonctionnement permet de me dégager du temps. Je livre mes raisins, et la cave prend en

charge la vinification et la commercialisation ».
Le modèle coopératif ne se limite pas à la gestion de la production : « La cave, avec ses équipes, m’apporte un soutien dans la partie technique et administrative. J’apprécie également le lien avec les autres viticulteurs ». De plus, la rémunération basée sur des répartitions assure une stabilité financière essentielle dans une filière où les aléas sont nombreux.

Des services déterminants pour les décisions quotidiennes

Pour Marc Lagarde, plusieurs services offerts par la coopérative jouent un rôle clé dans ses prises de décision. La sécurisation de la collecte est l’un des aspects fondamentaux de l’engagement coopératif. « Je suis dans l’obligation de porter ma récolte, et la cave doit me prendre la totalité de mon volume engagé ». Ce cadre sécurisant permet de minimiser les risques et de garantir un débouché pour la production. Outre la collecte, l’accompagnement dans la vente et les conseils techniques constituent un véritable atout pour les viticulteurs membres. Le soutien administratif, la formation et la recherche & développement sont également des leviers qui facilitent la gestion quotidienne de l’exploitation. « Le modèle est un vrai marchepied pour les installations, la récolte est vendue. Par ailleurs, des systèmes d’avances sont possibles, ce qui apporte une souplesse financière ».

Participation aux projets collectifs : un levier de développement personnel et professionnel

L’intégration à la coopérative ne s’arrête pas à la production ou à la commercialisation. Marc Lagarde a choisi de s’impliquer directement dans la gouvernance de la coopérative en rejoignant le conseil d’administration en tant que stagiaire : « Je souhaitais comprendre le fonctionnement de la cave et m’impliquer dans sa gestion. L’aspect commercialisation me plaît beaucoup ». Cette immersion dans la gestion collective lui permet non seulement d’acquérir de nouvelles compétences, mais aussi de se professionnaliser dans des domaines complémentaires à sa propre exploitation. « Mon objectif est de mieux connaître la filière et ma coopérative. Les valeurs de la coopération, la mise en collectif me parlent beaucoup, moi qui suis élu dans ma commune, le parallèle est intéressant ». Ce double engagement, à la fois en tant que viticulteur et en tant que membre du conseil d’administration, illustre une volonté de contribuer activement au développement de la filière coopérative, tout en prenant en compte les réalités économiques locales.

défis et perspectives : un engagement à long terme

Comme tout viticulteur, Marc Lagarde est confronté à des défis qu’il s’efforce de surmonter. « Dans un contexte économique difficile, les décisions à prendre sont plus complexes, car elles doivent prendre en compte la santé des exploitations des vignerons et la santé de la cave coopérative ». L’équilibre entre le bien collectif et les intérêts individuels reste un enjeu majeur. Pour l’avenir, Marc Lagarde envisage de renforcer son implication dans la coopérative, notamment dans la commercialisation, un défi important pour les vignerons d’aujourd’hui. De plus, il s’investit dans le groupe des jeunes vignerons coopérateurs de Nouvelle-Aquitaine, afin de mieux comprendre le fonctionnement de la coopération agricole et d’échanger avec d’autres jeunes vignerons des différentes régions. « Il y a beaucoup à construire, notamment sur les partenariats entre nos caves coopératives ». Cet engagement témoigne de l’importance du modèle coopératif pour soutenir les petits exploitants dans une filière viticole en pleine évolution. Pour Marc Lagarde, la coopérative est non seulement un outil de production, mais aussi un espace de formation, d’échange et de solidarité qui permet aux exploitations de se développer durablement.

Cette interview a été réalisée dans le cadre de la rédaction des Cahiers du développement coopératif.

La Coopération Agricole publie avec la FNCuma, le 8ème numéro des Cahiers du développement coopératif, dans le contexte de l’Année Internationale des coopératives 2025.

Fruit d’un travail de rédaction commune, ce numéro met en avant les coopératives, le collectif, la solidarité du monde agricole et permet d’amener des pistes de travail et de réflexion sur l’avenir du modèle coopératif et ses nombreux défis.

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Les Cahiers du développement coopératif

La Coopération Agricole publie avec la Fédération Nationale des Cuma le 8ème numéro des Cahiers du développement coopératif, dans le contexte de l’Année internationale des coopératives 2025 sur le thème du collectif.