Aubin Bascoul, un cumiste convaincu

  • Stratégie d'équipement

Publié le

La CUMA, un lieu de vie - Un accès à des équipements pour une meilleure efficacité - Une gestion du temps de travail

Aubin Cuma

Aubin, peux-tu nous présenter ton exploitation ? On sait aussi que tu développes des initiatives particulières pour valoriser ta production.

Je suis installé depuis 5 ans sur une exploitation de 110 hectares, située entre Lombers et Lamillarié. Elle comprend 90 hectares de prairies, 20 hectares de céréales, ainsi que 2 hectares d’ail blanc. L’exploitation est entièrement en bio depuis 2018, grâce à la conversion initiée par mon père.
Nous produisons des jeunes bovins âgés de 8 à 12 mois. Avec quatre autres éleveurs, nous avons créé une association pour valoriser nos productions auprès des cuisines centrales. Nous travaillons déjà avec Albi et Saïx, et nous espérons bientôt collaborer avec Toulouse. Sur ce projet, nous avons bénéficié d’un appui essentiel de la Chambre d’Agriculture. Cela implique une production continue tout au long de l’année.

Ton parcours scolaire t’a orienté vers cette voie ?

Oui, j’ai suivi un BTS ACSE (Analyse et Conduite des Systèmes d’Exploitation) avant de compléter une licence davantage orientée vers le management et le commerce. Cela a nourri mon envie de travailler sur la valorisation des produits de la ferme.

Tu es adhérent à plusieurs CUMA. Peux-tu nous expliquer comment cela fonctionne ?

Je suis membre de deux CUMA, celle de Lombers et celle de Lamillarié, car mon exploitation est à mi-chemin entre les deux.

Avec la CUMA de Lombers, j’utilise plusieurs services :

* Des activités avec la présence de salariés, comme l’enrubannage, l’épareuse, ou le semis direct. Nous ne labourons plus depuis 20 ans. Le semis direct permet de recharger les prairies ou de semer de l’avoine sur des luzernes pour obtenir une belle première coupe, qui est ensuite enrubannée.
* La mise à disposition des salariés pour sortir le fumier ou ramasser l’ail.
* Une panoplie de matériels pour le travail du sol : vibroculteur, herse plate, rouleaux, déchaumeur, semoir monograine.
* L’épandeur à fumier, le télescopique, ainsi que des équipements de transport comme des bennes et des bétaillères.
Avec la CUMA de Lamillarié, j’utilise principalement des équipements pour la fauche : deux groupes avec des faucheuses et une faneuse.

La fauche est parfois considérée comme une activité difficile à gérer en collectif. Qu’en penses-tu ?

Effectivement, la pression du temps peut compliquer les choses. Cependant, avoir deux groupes permet de garantir une meilleure disponibilité des machines. Même si cela peut sembler un peu confortable, cela reste beaucoup moins cher qu’un investissement individuel.

As-tu aussi du matériel personnel sur ton exploitation ?

Oui, j’ai deux tracteurs, une presse à balles rondes, un andaineur, un semoir combiné, ainsi qu’un peu de matériel d’élevage, comme une dérouleuse. J’ai aussi des équipements d’irrigation pour sécuriser certaines récoltes.

Tu as fait appel à la FDCUMA pour discuter de tes choix d’investissement. Quels étaient tes objectifs ?

Je voulais analyser mes choix d’investissements individuels, tout en mettant en perspective ce qui peut être partagé en CUMA. Certaines activités sur mon exploitation sont sensibles :

* J’ai deux sites, et les allers-retours en tracteur prennent beaucoup de temps.
* Il est crucial de sortir le fumier dans des fenêtres de temps courtes.
* Je dois ramasser les balles enrubannées rapidement, et les télescopiques en CUMA sont très demandés.

 Je possédais trois tracteurs, et au moment de renouveler l’un d’eux, je me suis posé plusieurs questions : achat ou location, quelle puissance choisir en fonction de mes équipements et de ce qui existe à la CUMA, et comment maîtriser mes coûts d’usage.
Avec les responsables de la CUMA et Sébastien Jalby, conseiller machinisme de la FDCUMA, j’ai clarifié mes priorités : garder uniquement le matériel essentiel sur mon exploitation, tout en renforçant mon adhésion à la CUMA pour des coûts maîtrisés.

Comment considères tu la CUMA au final ?

C’est bien plus qu’un outil, c’est un lieu de vie et de lien social. Sans la CUMA, je devrais utiliser du matériel d’occasion, souvent cher à entretenir et moins performant. Avec la CUMA, j’ai accès à des équipements modernes, bien entretenus et à des rendements supérieurs, tout cela à moindre coût.
De plus, la CUMA contribue à mon équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Elle est essentielle pour tout jeune agriculteur, car elle permet d’être opérationnel dès le départ, tout en réduisant les investissements lourds.